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MOT DU PRÉSIDENT

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« Du soutien moral »

 

Il y a quatre ans, alors que, encore « vert » dans la fonction et

au sortir de ma première Journée Nationale de L’Epaulette consacrée au sentiment d’appartenance, je discutais avec les officiers, adhérents ou proches de l’être, au pavillon Joffre, un jeune élève officier s’était approché :

- « mon général, j’ai écouté et suis intéressé, mais qu’est-ce que L’Epaulette peut faire pour moi ? » ...
Pris, sinon de court, du moins de prudence - je faisais mes premières armes dans l’associatif - je laissais de côté la tentation d’une réponse à la Kennedy – c’eût été facile - et me lançais sans doute dans un plaidoyer, aussi fidèle que scolaire, autour de l’objet social de notre association. Fus-je convaincant, je ne sais pas.

Quatre années plus tard, c’est sans détours que je répondrais sans doute à cet élève de 24 ans : «un jour, je te le souhaite, tu auras toi aussi 101 ans et, contraint d’être admis en « EMS1 » , peut-être seras tu heureux que le président ou la présidente de ton groupement de L’Epaulette vienne le temps d’une après-midi te faire oublier cela et remonter ensemble deux ou trois méandres du Mékong. Voilà ce que L’Epaulette pourra, aussi, faire pour toi ».

Telle est la réflexion que m’a inspirée cette photo du colonel Aline Morin, présidente du groupement de Corse, alors qu’elle rendait visite à l’un de nos doyens, le lieutenant- colonel Pierre Neuville, officier du REP aux 10 titres de guerre, et contraint par l’âge de quitter sa demeure de Lumio pour une structure où l’on puisse veiller à la quiétude de ses jours.

Ni drame, ni deuil, ni situation matérielle délicate : simplement le « soutien moral » entre officiers, comme peuvent le faire ceux qui ont partagé des parcours et des responsabilités sous l’uniforme, fût-ce à des époques et dans des guerres différentes.

Le premier échelon de soutien moral, qu’on ne s’y trompe pas, c’est bien sûr la famille : mais avec la famille, les sujets sont autres. Et du reste, lorsqu’on a plus de 100 ans, les rangs de la famille se sont eux-mêmes souvent clairsemés. Tout comme se sont clairsemés ceux de la « famille promotionnaire », avec laquelle des liens étroits s’étaient naturellement tissés entre camarades, mais dont le grand âge là encore amenuise les effectifs.

L’Epaulette est alors présente, en Corse ici, mais comme dans tous nos départements : l’occasion pour moi de saluer la prise de fonction de Dominique Cagé (EMIA/LNT Borgniet) pour la Gironde. La reconstitution de notre maillage se poursuit.

Ce développement sur le soutien moral effectué - mais il me semblait nécessaire de le rappeler - il ne nous fait à aucun moment oublier l’importance du soutien matériel et d’influence – on pourrait dire de réseau – pour nos adhérents et leurs familles qui le nécessitent. Ce soutien matériel, lui, requiert des ressources, et l’occasion m’est ici donnée de saluer vivement le geste de la promotion de l’EMAC Lieutenant Michard, qui vient – c’est un précédent à ma connaissance pour des élèves en formation initiale – d’effectuer un don d’un montant important à L’Epaulette, indépendamment des adhésions individuelles.

J’en remercie toute la promotion, et notamment le « vieux » et le « morlingue2 » sans doute à l’initiative de ce geste.
Un geste qui trouve, malheureusement, à s’incarner très directement dans l’aide matérielle apportée par L’Epaulette à madame Virginie Poncet, veuve du lieutenant-colonel Eric Poncet, fine de la Biancamaria et figure d’officier des Troupes de Marine, qui nous a quittés précocement en janvier, à l’âge de 49 ans. Il laisse, autour de Virginie, sept orphelins. « Eric, c’est celui qui enveloppe, qui protège » pour reprendre le saisissant éloge du chef de corps du 1er de Marine.

Le lecteur trouvera dans ce numéro un dossier central consacré à la Gendarmerie Nationale, dont je remercie les chefs pour cette belle contribution à notre revue. L’occasion aussi de souligner la superbe cérémonie à laquelle j’ai pu assister, à Melun, le 14 février dernier, lors de la remise des sabres aux officiers de gendarmerie issus du rang et intégrés à la promotion Du Guesclin (p.48). Souhaitons leur bonne chance dans leur première affectation d’officier à l’été. Toujours dans cette livraison de mars, on trouvera en p.34 une nouvelle rubrique "Les oubliés de l'Histoire" proposée par le colonel Rancher et illustrée par notre infographiste Stéphane Benedetti.

Au moment où s’écrit cet éditorial se tient au siège du MEDEF l’édition 2024 des Rencontres « Cap 2e partie de carrière » (CAP2C), initiée en 2014 par L’Epaulette, sous l’égide des généraux Giaume et Delaunay. Pour sa 10e année et désormais sous présidence tournante, l’AEN étant, c’est bien le mot, à la manœuvre, un record d’affluence pour ces Rencontres tournées vers la reconversion avec plus de 200 officiers dont 50% de ressortissants de L’Epaulette. Deux chiffres clés : 200 000 postes de cadres créés par an, mais un taux de chômage qui ne dépasse pas 3 à 4%, donc proche du plein emploi pour cette catégorie. Autant dire que nos officiers des trois armées, de la gendarmerie et des services visant une transition professionnelle ont écouté avec application les intervenants et s’attèlent d’ores et déjà à soigner leur « profil linkedin », leur « pitch » et leur réseau !

Je termine par une information d’ordre pratique, mais utile à connaître : notre siège, après deux années à l’Ecole Militaire, sera prochainement transféré à nouveau – JO et travaux d’infrastructure obligent – cette fois vers la garnison de Versailles, et plus précisément la caserne d’Artois. Moyennant des travaux d’aménagement, gageons que L’Epaulette pourra s’ancrer durablement dans ce beau quartier de cavalerie qui, d'une certaine façon, la ramènera à ses origines : ne sommes-nous pas les héritiers de La Versaillaise ?

Bonne lecture et bonnes fêtes, quoiqu’il en soit, à toutes et tous. 

Fidèlement

 

Général (2s) de corps d’armée Richard André

Président de l'Épaulette.

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